La démarche

Faire vivre les créations artistiques au cœur de la cité. Mobiliser tous les habitants autour de ces créations. Créer avec ce qui brûle en nous et autour de nous : pour des créations qui répondent à une nécessité. Créer notamment avec les périphéries du monde : artistes des favelas du Brésil, bidonvilles d’Afrique ou relégués de nos sociétés. Avec des acteurs qui ont des choses à dire. Une urgence, une énergie, un cri de vie.

Pour que les créations artistiques ne soient pas déconnectées du monde, mais qu’elles interagissent avec ce monde. Qu’elles lui parlent. Qu’elles bousculent, transforment, mettent en mouvement. Déplacent les regards. Concernent et impliquent tous les habitants. Qu’elles soient un espace de confrontation aux prises avec le monde d’aujourd’hui et qui l’interroge. Un espace de vie, un espace de mouvement, un espace de non renoncement. Qui parle et donne voix à l’homme blessé ou opprimé. Pour que de la différence, de la marge, des combats, des cris, des fragilités, naissent un propos, une énergie, un univers, qui vont faire une forme artistique, qui vont faire poésie, au plus près de notre humanité partagée.

Un mot, un regard, un mouvement, tout prend sens. Un cri de vie.

Pour un spectacle véritablement vivant. Qui retrouve son sens premier. Un acte artistique avant tout qui ramène l’humain au cœur du propos, des attentions, des préoccupations, des combats. Transforme les regards, les rapports à l’autre, la hiérarchie des valeurs. Et ouvre des fenêtres dans une société souvent étouffée, réduite à des logiques comptables et marchandes. Une poésie qui secoue et résonne et ne laisse pas indemne.

Source et moteur des créations

Les créations se confrontent à notre monde contemporain, placent l’humain au cœur du processus créatif, partent de la force de la fragilité et de la différence, de leurs puissances évocatrices et poétiques, et sont en soi un acte de résistance.

Les créations artistiques de la compagnie sont le plus souvent des créations originales, textes et musiques, en prise avec le monde d’aujourd’hui. N’envisageant l’écriture et la scène qu’en réponse à un besoin essentiel de créer dans une confrontation avec le monde qui nous entoure. Avec l’humain dans ses doutes, ses souffrances, ses révoltes, sa force à se tenir debout, sa poésie. Ce sera donc un regard sur le monde à travailler, à explorer, et un langage à chercher pour trouver une forme juste, l’éclat qui va frapper, la poésie de cet éclat. Et ne pas être enfermé dans une exposition du réel qui en limiterait l’impact. C’est l’attaque de ce réel qui est en jeu. C’est ce qui va toucher, bousculer, soulever. Pour que dans la fragilité et la différence, par l’émotion d’un mot, d’un regard, d’un geste, d’un corps qui bouge, se cogne, se dresse, se tord et exulte, et qui crie, dans l’énergie de (sur)vie des corps sur scène, dans la poésie qui s’y découvre, nous parvenions à parler du monde, et de l’homme dans ce monde.

Face à l’injustice qui peut le contraindre, le limiter, l’étouffer. Un cri pour dire « j’existe ».

Sortir transformé du spectacle ou du film

Un des enjeux du travail est que le public ne sorte pas indemne des représentations. Qu’il soit bousculé, dérangé. Pour que son regard sur l’autre, sur le monde soit atteint, transformé.
Par un théâtre en action, en mouvement. En prise avec le monde d’aujourd’hui, qui ne le fuit pas, qui s’en saisisse dans une approche artistique propre. Avec les questions qui doivent sans cesse revenir : qu’a-t-on à transmettre? Pour qui ? Pourquoi aller sur un plateau ? Qu’est-ce qui nous met en mouvement, et en action, face à un auditoire, un public, qui a fait l’effort de se déplacer?

Désacraliser le spectacle vivant et créer du lien avec les habitants

L’enjeu est de rapprocher spectacle vivant et population, avec des habitants qui se sentent concernés par ce qui se joue, se fait, se dit dans les théâtres, un espace pour tous et par tous. L’enjeu est que l’acte théâtral soit présent dans la vie de la cité, qu’il soit un espace de confrontation, d’échange et de lien social.

Nous travaillons ainsi avec un ensemble très large de partenaires de l’action sociale, action jeunesse, enseignement, éducation populaire… Autour des représentations, nous organisons ensemble des rencontres, pouvant prendre la forme de temps festifs et conviviaux associant artistes et habitants (accueil et repas préparés par les habitants par exemple), accompagnés de temps d’échanges, et souvent d’ateliers de pratique artistique. Ces temps de rencontre sont l’occasion de se connaître, de faire lien, sans barrière, sans complexe, sans hiérarchie. En toute simplicité. Il y aura un temps pour parler du spectacle et de ses thèmes, mais cet échange aura pu déjà se dérouler de manière informelle en toute décontraction au cours par exemple du repas partagé durant lequel les habitants accueillent l’équipe artistique.

Nous parvenons ainsi à accueillir un public très large, d’une diversité et mixité sociale culturelle et générationnelle unique. Les résultats très positifs montrent si besoin que la démocratisation ainsi que la démocratie culturelles ne sont pas des vains mots si elles se situent au cœur des enjeux du travail mené, avec ce que cela implique comme implication, réflexion et mise en place de moyens. Cette démarche d’actions accompagne tous les projets et les créations de la compagnie. Elle est aussi particulièrement conséquente sur de très nombreux territoires lors du FITA (http://fita-rhonealpes.fr). Voir le détail et le contenu des actions mises en place dans le menu FITA.

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